DarkLord
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

DarkLord

Forum de la guilde DarkLord
 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

 

 Lettres sur la table de chevet. (Elhid)

Aller en bas 
AuteurMessage
Savian/Arkhum
Haut Mage Noir / Roi DarkLord
Savian/Arkhum


Masculin Nombre de messages : 1104
Age : 44
Motivations : Pouvoir.
Aspirations : Savoir/Prospérité de DarkLord.
Race : Démons.
Date d'inscription : 02/11/2005

Description du personnage.
Santé:
Lettres sur la table de chevet. (Elhid) Left_bar_bleue100/100Lettres sur la table de chevet. (Elhid) Empty_bar_bleue  (100/100)
Experience:
Lettres sur la table de chevet. (Elhid) Left_bar_bleue1000/1000Lettres sur la table de chevet. (Elhid) Empty_bar_bleue  (1000/1000)

Lettres sur la table de chevet. (Elhid) Empty
MessageSujet: Lettres sur la table de chevet. (Elhid)   Lettres sur la table de chevet. (Elhid) EmptyMar 25 Juil - 19:57

Lettres sur la table de chevet.
Elhid 16/07 à 16:26



Lettres sur la table de chevet.


Enfance.



Dès les premiers instants de ma naissance, je pouvais la voir. Elle est mon premier souvenir, la première silhouette qui s’est gravée dans mon esprit.
Je ne l’avais jamais vu de près, simple forme obscure à l’angle de ma vision. Je savais pourtant qu’elle n’était jamais loin. J’ai grandi comme tout un chacun, avec cette femme qui semblait être toujours auprès de moi. Quand je faisais mes premiers pas, elle m’aidait à me relever, me murmurait des paroles apaisantes que je ne comprenais pas et dont le sens m’échappe encore. Quand j’en parlais, on ne me croyait pas. Certains me regardaient avec un sourire doux et niais, d’autres faisaient semblant de me croire et se contentaient d’hocher la tête bêtement, comme pour répondre aux caprices d’un enfant en bas âge.
Pourtant, j’étais certain de ne pas mentir, de ne pas rêver de cette femme. Non, non, elle était bel et bien là, à chaque instant, dans les coins sombres, les ruelles étroites, sur le toit d’une maison à observer simplement cet enfant que j’étais. Parfois, quand j’y repense, je trouve ça bizarre que dès le début j’ai pu savoir qu’elle était une femme, alors que jusqu’au jour précis que je vais vous narrer, je ne l’avais jamais vraiment contemplée de près. Mais ça, je vous l’ai déjà dit…

Je devais être âgé de quelques printemps. Huit, tout au plus. La journée était belle et n’attendait que nous afin d’en profiter. Mes parents avaient décidé de sortir la charrette afin d’aller faire un tour dans la verte campagne. Tout excité par cette aventure, mon corps tout entier n’attendait que l’instant du départ. Je me souviens que je sautillais comme un beau diable sur le seuil de la porte, attendant que mes parents se décident à sortir main dans la main.
Dès qu’ils furent au dehors et que la porte fut fermée, je me ruai littéralement vers la charrette et d’un bond, je m’installai à l’arrière. Calmement, mon père et ma mère vinrent s’asseoir aussi et les chevaux commencèrent à trottiner.

Le paysage défilait, je sentais l’air me caresser le visage, je regardais les routes et sentiers être engloutis sous les sabots des chevaux. Assis à l’arrière, sur ce petit bout de bois, j’étais au paradis, le sourire aux lèvres et la joie au cœur. Tout paraissait si beau, si grandiose et idyllique…Rien ne pouvait entacher cette journée parfaite.
Je me souviens d’une grande prairie, d’un ciel bleu comme jamais, du soleil haut dans les cieux, de la fraîcheur tiède de cette saison, du gazouillement paisible des oiseaux dans les nids, de l’herbe fléchissant doucement sous la brise, de l’arbre se balançant rêveusement au dessus de nous pendant que nous savourions ce repas de midi.
Une fois rassasié, le ventre distendu et criant grâce j’entrepris de me dégourdir les jambes, marchant le long des sentiers oubliés, m’éloignant un peu plus de l’endroit où mes parents se trouvaient. L’horizon se perdait au loin, de sorte qu’il était impossible de savoir à quelle distance se trouvait tel ou tel monticule : tout semblait si grand, si infini et éternel. Il n’est pas de vision du monde plus belle que celle que l’on a lorsque l’enfance nous berce d’ignorance et de rêverie où l’impossible n’a pas de limite.

Ce jour là, elle réapparut. Ce ne serait pas la dernière fois. Je la ressentais, plus que je ne la voyais. C’était un peu comme lorsque l’on dort à côté de quelqu’un. Dans la pénombre, on ne peut le voir mais pourtant, sa présence est perceptible. C’était ce même sentiment, cette même sensation physique qui s’emparait de moi quand elle n’était pas très loin, à me regarder de ses yeux inconnus, de son regard qui me brûlait la nuque et me donnait l’impression d’être nu.
Je déglutis lentement, un peu paniqué – je l’étais toujours quand je la savais toute proche-.
Déjà huit années qu’elle m’espionnait et je ne savais toujours pas qui elle était…cette peur de l’inconnu, ce sentiment d’impuissance me donnait la nausée. Pourtant, dans cette vaste prairie je devais, je pouvais la voir ! Tout était à découvert, rien ni personne n’aurait pu s’y cacher !
J’ai cherché, mes suis retourné, encore, encore et encore. En vain.
Elle était là, invisible senteur féminine, douce chaleur inquiétante, elle était là mais je ne voyais pas.

Ce fut la voix de mon père que j’entendis en premier. Je l’entendais m’appeler, prononcer des mots que j’aurai du comprendre si seulement mon esprit n’avais pas été si accaparé par cette étrange sensation qui me nouait l’estomac. Ce n’était qu’un mélange de son, du charabia humain que mon cerveau ne parvenait plus à décoder. J’avais froid malgré les faibles derniers rayons de soleil de cette fin de journée, j’avais envie de pleurer, de crier, de bouger un muscle, de gémir au moins…mais rien, pas même un son ne voulait sortir de moi. Tétanisé par la peur ou bien par cette étrange femme, cette mystérieuse inconnue à la silhouette d’ombre, peut-être bien les deux.
J’eu besoin de quelque chose de bien plus fort afin de me ramener dans ce monde si rassurant dans lequel nous vivons tous : un contact physique. Mon père me saisit par l’épaule, me secoua un peu, chassant la brume opaque qui s’était emparé de mon esprit, chassant les dernières traces de peur par ce simple geste. Il me regarda dans les yeux, je lui dis alors que tout allait bien mais en fait j’allais juste mieux. « Bien » n’était pas l’adjectif adéquat à ce moment là…
Rassuré, il me pris sur ses épaules et, ensemble, nous retournâmes en direction de l’arbre où nous avions mangé. Il était temps de rentrer, maman avait déjà tout rangé.
Juste avant d’embarquer à l’arrière de la charrette, j’entendis un bruissement de cape et j’eus la sensation étrange qu’elle était encore là. Je fus parcouru d’un frisson glacé…mais peut-être était-ce le froid de la nuit qui descendait lentement des cieux à présent noirs et illuminés d’étoiles.

Durant le voyage, une étrange fatigue s’abattit sur moi. Mes yeux se fermaient à intervalle régulier, mes pensées s’égaraient, mon corps devenait lourd, ma tête s’inclinait doucement, le monde s’estompa. Un sommeil sans rêve, noir comme l’encre, vide de tout. C’est sans doute ce qui me permit de me réveiller à ce moment là, à moins que ce soit elle qui l’ait voulu…
Je refaisais surface, la quiétude des songes me laissait de nouveau libre de mes mouvements. Les yeux toujours fermés, je sentais le cahotement de la charrette, je sentais les pierres de la route faire rebondir notre véhicule comme d’habitude. Mais quelque chose n’allait pas.
J’ouvris les yeux, sourcils froncés par l’inquiétude quand mon cœur se figea sur place.
Ce moment précis de mon existence sembla passer au ralenti car c’était la première fois que je la voyais vraiment…. Nous étions en train de traverser une forêt, celle de Sarosa je pense, lorsque je la vis, perchée sur une branche, non loin du sol.
Elle était toute de noir vêtue, les cheveux bruns foncés, le teint pâle, les yeux de braise, le menton fier et la tête haute. J’étais très jeune mais je ne pus que succomber à une onde de plaisir qui me traversa comme un éclair qui foudroie sa victime négligente. Elle était si belle…
Pourtant, l’éclat des étoiles se reflétant sur sa lame pendant à ses côtés eut tôt fait de calmer mes ardeurs, me frigorifiant littéralement. Une lame monstrueuse comme je n’en avais jamais vu (en réalité, je n’en avais jamais vu du tout). Comment une femme aussi belle et délicate pouvait porter cette arme sur elle ? Ca me dépassait complètement.
Et voila que ce court instant d’une seconde à peine et pourtant si long arriva à son terme.
Elle baissa ses yeux sur moi, des yeux qui m’avaient scruté durant de si longues années…et maintenant qu’ils plongeaient dans mon propre regard, j’y lisais de la fatalité qui contrastait étrangement avec le sourire doux et satisfait qu’elle arborait...

Je savais ce qui n’allait pas maintenant : nous allions beaucoup trop vite. Mes oreilles furent débouchées – comme si on m’avait empêcher d’entendre jusque là- et je compris toute l’horreur de la situation. J’entendais les cris de détresse de ma mère, la rage impuissante de mon père et ses hurlements de désespoir. Les chevaux ne voulaient plus rien entendre, comme devenu fous. Je me suis retourné pour tenter d’aider mes parents mais la dernière chose que je vis, ce fut le tournant brusque que faisait la route à cet endroit. Je sentis la charrette perdre pied, se retourner…mes pieds flottant dans le vide, des cris, des pleurs, un choc, et puis plus rien.

Quelqu’un me caressait, je le sentais, même dans cet état à demi conscient. J’ouvris une paupière et c’était bien elle, encore cette inconnue. Comme elle était belle, comme j’aimais la sentir proche de moi…Elle fredonnait une chanson, une sorte de requiem étrange.
De si près, je pouvais admirer à loisir la perfection de sa peau, la pâleur délicate de se ses membres. Même dans mon état comateux, la sensualité qu’elle dégageait me laissait pantois, me coupant le souffle. Moi qui prenait ma mère pour la plus belle femme du monde…à cet instant j’ai bien failli l’oublier, ma mère. Mais…

J’étais dans ses bras si doux et si froid à la fois, elle caressait mon visage mais ne parvenait quand même pas à apaiser les élancements douloureux sourdant de tous mes membres et de la douleur lancinante que je ressentais à la tête. Je vis du sang sur la main avec laquelle elle caressait mon front. Je devais être salement touché…puis j’ai tourné la tête et j’ai vu les corps des chevaux et juste en dessous ceux de mes parents, broyés et méconnaissables.

J’avais envie de pleurer mais je n’en avais plus la force, je ne pouvais rien faire.
Au loin, des bruits de pas précipités, des lumières, sûrement des gens venu nous aider.
L’inconnue, cette femme faisant partie de ma vie, me déposa sur le sol, approcha son visage du mien, m’embrassa sur les lèvres (mon premier baiser à l’age de huit ans et qui serait le plus étrange de toute ma vie) et disparut de nouveau. Elle laissa sur mes lèvres un goût étrange, emplit de perversité mais non moins dénué de charme.

Quant à moi, je n’avais plus qu’une chose à faire : me laisser aller et tenter de rejoindre mes parents dans un monde peut-être meilleur avant qu’on ne parvienne à me sauver et que je ne sois tout seul jusqu’à la fin de mes jours encore si nombreux.

Elhid.
Revenir en haut Aller en bas
https://darklord.forumactif.org
 
Lettres sur la table de chevet. (Elhid)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
DarkLord :: Le Royaume DarkLord :: Kar'kull Sarkzouss'An :: Bibliothèque. :: Récits-
Sauter vers: