La Bataille des Monts Noirs I.
Karum'Kar.
An - 1.272.
Au centre d'un grand hall taillé dans la roche sombre s'avançait Gurmin Dulmur, au rythme des tintements de son armure lourde. Son visage dur, à la longue barbe noire tirant sur le gris, et son corps trapus, même comparé aux autres membres de sa race faisait de lui un nain respecté. Mais, cela n'était rien comparé à sa renommée, faisant de lui l'un des membres les plus honorés du royaume.
Pendant qu'il s'avançait, le regard d'une vingtaine de gardes postés de chaque côté de la pièce le fixait sans ciller. Chacun attendait d'entendre ses nouvelles. Les bruits de ses lourdes bottes claquant au sol à chaque pas s'arrêtèrent. Gurmin posa un genou à terre, s'agenouillant, une main tenant la garde de sa hache pendant à sa ceinture.
-Mon Seigneur, votre armée et prête, et n'attend plus que vos ordres. Les elfes sont là.
L'apostrophé se leva de son trône de métal incrusté de joyaux. Un nez écrasé, un bon nombre de cicatrices ornant son visage, et un oeil totalement blanc ... Tout cela rappelait à chaque membre du royaume les nombreuses batailles qu'avait livré leur meneur. A ses côtés se tenaient quatre autres nains, tous aux armures plus riches les unes que les autres. Trésors passés de pères en fils, chaque pièce avait sa propre histoire, que chacun connaissait. Chaque plastron était orné du symbole d'une lourde masse placée devant une enclume d'or. Le Roi nain se redressa. Tout les yeux se tournèrent vers lui. Bien que petit, à ce moment, n'importe qui, à son allure, aurait reconnu la prestance d'un monarque. Il passa une main dans sa barbe brune, avant de répondre, d'une voix dure et solennelle.
-Bien. Réunis nos braves sur la place centrale. Qu'on m'apporte ma hache et mon armure ! Ce soir, nous marcherons vers la gloire !
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D'une foule de nains retentissait un bruit assourdissant. Amassée sur la place, l'armée naine attendait l'arrivée de son Roi. Manches de haches et de marteaux de guerre venaient frapper les boucliers de chaque guerrier. Bientôt, tous partiraient en guerre, combattant pour leur royaume. Une vingtaine de silhouettes, celles de la garde royale s'avancèrent en direction de l'estrade taillée dans la roche, au centre de la limite nord de la place. Quand l'une des silhouettes se détacha, pour s'avancer sur la place, des cris s'élevèrent de l'imposante masse.
-Durmar ! Durmar ! Durmar !
Dès que le monarque s'arrêta sur le bord de l'estrade, face à son peuple, il n'y eu plus aucun bruit. Sur lui pesaient les regards attentifs de chacun. D'une voix forte et digne, il s'adressa à son armée.
-Guerriers de Karum'Kar ! Ce soir, nous partirons en guerre ! Pour la gloire de notre peuple, nous nous battrons sans peur, car je le sais, dans chacun de nous coule le sang des braves ! Le sang de nos ancêtres fera couler celui de nos ennemis. Nos masses briseront leurs os, nos haches trancherons les membres, et nos carreaux vengerons nos morts ! Pour eux, ils paieront ! Leurs terres, leurs mines, leurs trésors seront nôtres. Nous débarrasserons ces terres de leurs immondes carcasses ! Ce soir, nous marcherons vers l'ennemi ! Et bientôt, nous les écraserons, pour la gloire, pour l'honneur, pour nos frères ! Pour Karum-Kar !
A sa dernière phrase, Durmar Urdil attrapa le manche de sa lourde hache, la brandissant au dessus de lui, geste que répéta chaque nain, répondant d'une seule voix et même voix.
-Pour la gloire, pour l'honneur, pour nos frères ! Pour Karum-Kar !
Le roi rabaissa sa hache, la replaçant dans son dos. Les cris des officiers nains retentirent, donnant des ordres aux troupes. Les rangs se formèrent, chaque nain rejoignant son poste. Dans quelques minutes, l'armée passerait les portes de la ville-forteresse naine, son roi en tête.
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En retrait, un groupe de personnes en cape blanche, jurant avec l'armée naine avait écouté le discours du monarque nain. Bien plus grands qu'eux, et à la silhouette gracieuse, le groupe composé d'une vingtaine d'elfes n'avait pas soufflé un mot durant tout le long. L'un d'eux finit par briser le silence.
-Toujours aussi enthousiastes avant la bataille.
Un deuxième abaissa son capuchon blanc, laissant paraître une chevelure dorée et un visage aux traits doux, bien qu'à l'air dur.
-Oui. Cela est bien de leur nature. Surtout s'ils doivent venger leurs morts, et leur honneur. Mais trêve de paroles inutiles. Mieux vaut passer au devant d'eux, avant qu'ils ne prennent d'initiatives inconsidérées.
Plusieurs autres elfes acquiescèrent d'un signe de tête. Le petit groupe se mit en marche, au son des bruits des tambours de guerre rythmant la marche des nains.
Dans quelques jours, l'armée de Karum'Kar atteindrait sa destination.
